Page:Dumas - Georges, 1848.djvu/254

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tinée, vous êtes mon prisonnier, monsieur, je vous arrête.

— Milord ! s’écria Georges en regardant autour de lui s’il n’y avait pas quelque arme dont il pût s’emparer et avec laquelle il pût se défendre.

— Messieurs, dit le gouverneur en haussant la voix, — messieurs, entrez ; et emparez-vous de cet homme.

Quatre soldats entrèrent, conduits par un caporal, et entourèrent Georges.

— Conduisez monsieur à la Police, dit le gouverneur, mettez-le dans la chambre que j’ai fait préparer ce matin, — et tout en veillant sévèrement sur lui, ayez soin que ni vous, ni personne ne manquiez aux égards qui lui sont dus.

À ces mots, le gouverneur salua Georges, et sortit de l’appartement.


XXII.

LA RÉVOLTE.


Tout ce qui venait de se passer s’était passé si rapidement et d’une manière si inattendue, que Georges n’avait pas même eu le temps de se préparer à ce qui lui arrivait. Mais, grâce à son admirable puissance sur lui-même, il cacha sous un impassible et éternel sourire d’insoucieux dédain les différentes émotions dont il était assailli.

Le prisonnier et ses gardes sortirent par une porte de derrière, au seuil de laquelle attendait la voiture du gouverneur ; mais soit hasard, soit prévoyance, Miko-Miko passait juste devant cette porte au moment même où Georges montait dans la voiture. Le jeune homme et son messager habituel échangèrent un regard.

Comme l’avait ordonné le gouverneur, Georges fut conduit à la Police. C’est un grand bâtiment dont le nom indique la destination, et qui est situé dans la rue du Gouvernement