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GABRIEL LAMBERT.

« — Il est mort subitement.

« — Bah ! Et comment cela ?

« — Oh ! mon Dieu, en tâtant le pouls à un malade. On l’a vu rougir, puis pâlir, il est tombé sans pousser un seul cri, on l’a relevé : il était mort.

« — Tiens ! c’est étrange ! »

On en parlera deux jours dans le monde, huit jours à l’école de médecine, quinze jours à l’Institut, et tout sera dit ; bonsoir, Fabien !

— Vous êtes fou, mon cher.

— C’est comme j’ai l’honneur de vous le dire.

Mais, mille fois pardon, il faut que je vous quitte, mon hôpital m’attend ; voilà votre cahier ; prenez-en copie et faites-en ce que vous voudrez.

Adieu.

Je serrai une dernière fois la main de Fabien en signe de remercîment, et je pris congé de lui, tout joyeux et tout attristé à la fois : tout attristé de la prédiction qu’il venait de me faire, et tout joyeux des renseignements que son cahier allait me donner.

Aussi je rentrai chez moi, je consignai ma