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GABRIEL LAMBERT.

« — Est-ce bien vrai, Gabriel ? demanda le vieillard.

« — Eh ! mon Dieu ! oui, puisque je vous le répète depuis une heure.

« — Alors, c’est bien, je m’en vais, mais je veux rester tout près de son cachot.

« — Vous resterez là dans le corridor, dit le geôlier.

« — Et je pourrai rentrer ?

« — Aussitôt que votre fils vous redemandera.

« — Vous ne voudriez pas me tromper, docteur, ce serait affreux de tromper un père.

« — Je vous donne ma parole d’honneur que dans un instant vous pourrez rentrer.

« Alors je vous laisse, dit le vieillard ; et mettant à son tour ses mains sur ses deux yeux, il sortit en sanglotant.

« Le geôlier sortit en même temps que lui et referma la porte.

« J’allai m’asseoir à la place que le vieillard avait quittée.

« — Eh bien, M. Lambert, lui dis-je, nous voilà seuls… que puis-je faire pour vous ? parlez.

« Il souleva la tête, se roidit sur ses deux