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GABRIEL LAMBERT.

une épaule, et c’est alors seulement qu’il sembla se réveiller.

« — Non, non, s’écria-t-il en se cramponnant à mon bras ; ainsi, ainsi, vous me l’avez promis, docteur.

« — Oui, repris-je ; mais venez.

« — M. le baron, dit V***, je vous préviens que si vous faites un mouvement pour fuir, je vous brûle la cervelle.

« Je sentis tout son corps frissonner à cette menace.

« — Ne vous ai-je pas donné ma parole d’honneur de ne point chercher à m’échapper ? dit-il, essayant de couvrir sa lâcheté sous un sentiment d’honorable apparence.

« — Ah ! c’est vrai, dit V*** en armant ses pistolets, je l’avais oublié. Marchons.

« Nous descendîmes l’escalier, le malheureux appuyé à mon bras, et suivi par le chef et ses deux alguazils.

« Arrivés dans la cour, un des deux agents courut au fiacre et en ouvrit la portière.

« Avant d’y monter, Gabriel jeta un regard effaré à droite et à gauche, comme pour voir s’il n’y avait pas moyen de fuir.

« Mais en ce moment il sentit qu’on lui ap-