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CONFESSION.

rai au jour où elle aura besoin du pardon.

« Mes sanglots redoublèrent.

« — Eh bien ! me demanda le curé, que puis-je faire pour toi ? voyons, mon enfant.

« — Mon père, lui dis-je, je voudrais savoir si Gabriel est bien véritablement parti ou s’il est toujours à Paris.

« — Comment, tu doutes…

« — Mon père, une idée terrible m’est passée dans l’esprit, c’est que c’est pour se débarrasser de moi que Gabriel a écrit qu’il partait.

« — Et qui peut te faire croire cela ? demanda le prêtre.

« — D’abord son silence ; si pressé qu’il fût au moment du départ, il avait toujours le temps de m’écrire un mot ; si ce n’était point de Paris, du moins du lieu où il s’est embarqué, puis de là-bas, s’il y était. Ne m’eût-il pas donné de ses nouvelles ? ne sait-il pas qu’une lettre de lui c’est ma vie, et peut-être la vie de mon enfant ?

« Le curé poussa un soupir.

« — Oui, oui, murmura-t-il, l’homme en général est égoïste, et je ne veux calomnier personne ; mais Gabriel, Gabriel !… Ma pau-