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GABRIEL LAMBERT.

« En m’apercevant, il se jeta derrière une haie, et je fis semblant de ne pas le voir : cent pas plus loin, sur le bord d’un fossé, je trouvai une jeune fille assise, la tête dans ses mains ; je te reconnus, mais tu ne levas pas la tête.

« — Je ne vous entendis pas, mon père, répondis-je, j’étais tout entière à la douleur de le quitter !

« — Je passai donc. D’abord j’avais eu envie de m’arrêter et de te parler. Cependant cette idée me retint que tu m’avais peut-être entendu, mais que, comme Gabriel, tu espérais sans doute te cacher : je continuai donc mon chemin.

« En tournant le coin du mur du jardin de ton père, je vis que la porte était ouverte ; alors je compris tout : Gabriel, que tout le monde croyait parti, avait passé la nuit près de toi.

« — Hélas ! hélas ! mon père, c’est malheureusement la vérité.

« — Puis tu cessas de venir à la cure comme tu y venais, et je me dis : Pauvre enfant, elle ne vient pas parce qu’elle craint de trouver en moi un juge, mais je la rever-