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GABRIEL LAMBERT.

« Le domestique obéit, le baron prit le portefeuille et l’ouvrit.

« — Tenez, dit-il avec un léger tremblement dans la voix, voici mon acte de naissance : né à la Pointe-à-Pitre, comme vous voyez ; puis voici le certificat de M. de Malpas, constatant que mon père est un des premiers et des plus riches propriétaires de la Guadeloupe. On a fait voir ces papiers à M. Olivier, et, comme il connaissait la signature du gouverneur, il a été obligé d’avouer que cette signature était bien la sienne.

« Tout en poursuivant cet examen, le tremblement nerveux du baron augmentait.

« — Vous souffrez davantage ? lui dis-je.

« — Comment voulez-vous que je ne souffre pas ? on me poursuit, on me persécute, la calomnie s’attache à moi. Je ne sais pas si d’un jour à l’autre on ne m’accusera pas de quelque crime… Oh ! oui, oui, docteur, vous avez raison, continua le baron en se roidissant, je souffre, je souffre beaucoup.

« — Voyons, il faut vous calmer.

« — Me calmer, c’est bien aisé à dire ! Parbleu ! si je pouvais me calmer, je serais