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GABRIEL LAMBERT.

« Je répétai le mot ; mais je vis qu’il ne présentait aucun sens à l’esprit du baron de Faverne ; en attendant je lui pris la main et posai les deux doigts sur l’artère.

« Il avait en effet le pouls nerveux et agité.

« Pendant que je calculais les battements de l’artère, on sonna ; le baron bondit, et les pulsations se hâtèrent.

« — Qu’avez-vous ? lui demandai-je.

« — Rien, répondit-il, seulement c’est plus fort que moi, quand j’entends une sonnette je tressaille ; et puis, tenez, je dois pâlir. Ah ! docteur, je vous le dis, je suis bien malade.

« En effet le baron était devenu livide.

« Je commençai à croire qu’il n’exagérait point, et qu’en réalité il souffrait beaucoup ; seulement j’étais convaincu que cet ébranlement physique avait une cause morale.

« Je le regardai fixement, il baissa les yeux, et à la pâleur qui lui avait couvert le visage succéda une vive rougeur.

« — Oui, lui dis-je, c’est évident, vous souffrez.