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a été le premier atteint, les cellules ont précipité leurs fonctions, puis les vaisseaux se sont dilatés, leur couche musculaire étant devenue inerte par le fait de la paralysie des vaso-moteurs.

Le sang s’accumule dans la région atteinte, dont il ne peut s’écouler que difficilement, de plus il en arrive d’autre qui vient augmenter la pression, si bien qu’à un moment donné les parois vasculaires ne peuvent plus résister, étant elles-mêmes altérées, et le sérum s’épanche au dehors par l’imbibition des cellules, imbibition qui s’étend de proche en proche ; plus tard les globules blancs du sang, qui s’étaient accumulés contre les parois des vaisseaux, s’échappent au dehors grâce à leurs mouvements amiboïdes, à l’altération des tuniques qui les renferment et favorisés qu’ils sont dans leur fuite par l’épanchement lui-même. Ces faits avancés par Cohnheim ont été confirmés par les expériences de Khémianski et de E. Wagner.

Tels sont en résumé les faits qui s’observent dans le cas d’une inflammation ordinaire ; si la cause agit avec plus d’intensité, ces faits s’exagèrent, la pression qui résulte de l’épanchement oblitère les vaisseaux et, la région n’étant plus accessible au liquide sanguin, le mouvement moléculaire s’arrête, l’irritabilité s’éteint et la partie s’élimine ; c’est la gangrène[1].

Si la cause au contraire est plus légère il n’y a qu’une suractivité des éléments qui entrent alors en

  1. M. L. Lafosse. Pathologie générale, Tome 1er, pag. 313.