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L’explication est simple : de tout temps, surtout dans l’antiquité, la médecine a été intimement unie à la philosophie ; celle-ci appelle la première à son secours pour la recherche du principe vital ; en revanche, elle lui impose sa méthode, sa dialectique, et par malheur ses égarements aussi.

Pour s’en convaincre, il suffit de comparer les doctrines médicales aux divers systèmes philosophiques ; par ce rapprochement on s’aperçoit bientôt que toutes s’appuient sur des bases empruntées à ceux-ci.

Cela est si vrai que nous voyons Thémison, quelque temps avant l’ère chrétienne, créer sa doctrine sous l’influence des dogmes d’Epicure et d’Asclépiade. D’après le philosophe grec, les corps seraient composés d’atomes dans un écoulement perpétuel ; ces atomes mis en contact avec les sens détermineraient la manifestation du sentir. Les disciples de Thémison, Thessalus et Soranus, perfectionnèrent son œuvre en la développant. Il n’en reste plus que la traduction de Cœlius Aurélianus.

Nous ne nous attacherons pas à discuter les idées du médecin grec, ce serait sortir de notre rôle, nous dirons seulement que le strictum et le laxum de Thémison n’auraient pu lui venir à l’esprit sans l’idée de l’Irritabilité.

Nous verrons à l’époque moderne ces mêmes mots reparaître avec Brown.

Comme toutes les sciences, la médecine a passé par trois phases distinctes : la première théologique ; la seconde métaphysique ; et la dernière positive. On pour-