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ACTE TROISIÈME.

 


La taverne de Peter Patt, au Trou du Charbon. Le théâtre est séparé au fond par deux cloisons qui forment des compartiments ; les côtés sont séparés de la même manière, de sorte que chaque buveur se trouve chez lui, quoique dans une pièce commune.


Scène PREMIÈRE.

 

JOHN COOKS, le boxeur, avec sa société de buveurs au fond. À droite du spectateur, LE CONSTABLE lisant un journal.
PREMIER BUVEUR.

De sorte qu’on l’a emporté sans connaissance.

JOHN, avalant un verre de bière.

Sans connaissance.

DEUXIÈME BUVEUR.

Et tu lui avais cassé sept dents ?

JOHN, tendant son verre.

Sept ! trois en haut, quatre en bas ; deux canines, cinq incisives.

TROISIÈME BUVEUR.

Et alors le duc de Sutherland, qui pariait pour toi, a gagné.

JOHN.

D’emblée… et il m’a donné une guinée par dent cassée… Aussi, je lui ai promis de boire à sa santé… (Vidant son verre.) Et je lui tiens parole.

PREMIER BUVEUR.

Et tu n’as attrapé qu’un coup de soleil sur l’œil.

JOHN.

En tout et pour tout : une affaire de soixante-douze heures, aujourd’hui noir, demain violet, après-demain jaune, et c’est fini.


Scène II.

 

Les précédents, LORD MEWILL, entrant.
LORD MEWILL.

Le maître de la taverne ?

PETER.

Me voilà, Votre Honneur.

LORD MEWILL.

Écoutez, mon ami, et retenez bien ce que je vais vous dire.

PETER.

J’écoute.

LORD MEWILL.

Une jeune fille viendra dans la soirée, et demandera une chambre, vous lui ouvrirez la plus propre de votre taverne. Tout ce qu’elle désirera vous le lui donnerez. Ayez pour elle les plus grands soins, les plus grands égards ; car cette jeune fille est destinée à devenir l’une des plus grandes dames d’Angleterre. Voici pour vous payer de vos peines.

PETER.

Est-ce tout ce que vous avez à me recommander, milord ?

LORD MEWILL.

Pouvez-vous me faire connaître le patron d’un