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Paon


poêle ronde et creuse, chauffez-la, essuyez-la, mettez un peu de beurre dans plusieurs épaisseurs de papier en forme de petit sachet, frottez-en votre poêle partout, mettez dans cette poêle une cuillerée à dégraisser pleine de votre pâte, tournez-la sur tous les sens, afin de bien étendre le pannequet, lequel doit être bien mince et bien égal partout. Lorsqu’il sera cuit, renversez-le sur le plat ou vous devez le servir ; étendez votre pannequet, saupoudrez-le de sucre et continuez ainsi pour les autres, jusqu’à ce que vous ayez employé la totalité de votre appareil.

On recouvre quelquefois ces pannequets avec un enduit de confiture, mais ceci masque leur goût, et c’est une recherche que nous ne saurions approuver.

Ainsi parle M. de Courchamps, mais du moment que vous n’ajoutez pas une confiture quelconque en chausson dans votre appareil, ce ne sont plus des pannequets, c’est tout bonnement des crèpes fines.

La groseille ou l'abricot sont necessaires pour constituer les pannequets.

PANTHERE. — Nous mettons ici la panthère, parce qu’il y a des peuples dans l'Inde qui mangent la chair de cet animal. On dompte la panthère plutôt qu’on ne l’apprivoise ; elle ne perd jamais en entier son caractère féroce. Ceux qui s’en servent pour la chasse ont besoin d’employer les plus grands moyens pour la dresser, la conduire et l'exercer. Cet animal habite plus particulièrement la partie de l'Afrique qui s’étend le long de la Méditerranée et de l'Asie. C’est aux Indes qu’on le dresse pour la chasse ; on l'y conduit les yeux bandés, dans de petits chariots, jusqu’à la vue du gibier. Là, on lui rend la liberte et la vue ; il s’élance, saisit sa proie, et, après s’être repu de son sang, il se laisse reprendre et attacher de nouveau. Les Indiens et les nègres qui mangent sa chair la trouvent bonne ; Galien dit qu’elle ne vaut cependant pas celle de l'ours et prétend que son foie est d’une saveur detestable et devient même un poison.

PAON. — Excepté dans quelques pays, l’habitude est perdue de servir les paons comme un rôti ordinaire.

Je n’ai mangé du paon qu’une fois dans ma vie ; mais comme il était très-jeune et qu’il pouvait correspondre à ce qu’on appelle