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À JULES JANIN


Mon cher Janin,

Je cherchais une entrée en matière pour faire une causerie rapide sur le XIXe, le XVIIIe et même le XVIIe siècle.

Tout à coup je m’écrie comme Archimède :

« J’ai trouvé ! »

Et, en effet, ce que j’ai trouvé, mon vieil ami, c’est un joli portrait de vous, avec une lettre adressée à vous par M. Fayot ; je ne puis reproduire le portrait, mais je puis reproduire cette dédicace, que j’ai le regret de ne pas avoir écrite, tant elle dit bien de vous ce que j’aurais voulu en dire.

Le livre où se trouvent ces deux précieux documents — l’un sur votre physique, le portrait ; l’autre sur votre moral, la dédicace — est intitulé : Les Classiques de la table.

Voici la lettre :

À MONSIEUR JULES JANIN.
Monsieur,

Ne soyez pas étonné si nous mettons votre nom au frontispice de ce volume, qui contient mieux que l’âme du licencié Gil Pérès. Vous aimez trop votre poëte Horace, qui donnait de si bons petits dîners à Mécène, pour ne pas être naturellement l’ami et le compagnon de tant de charmants professeurs dans cette heureuse et féconde science de la table et de la bonne humeur. Cette science, que l’on pourrait à bon droit appeler la gaie science, a soumis l’Europe à la France tout autant pour le moins que nos modes, notre théâtre, nos romans et nos poésies. Brillat-Savarin est le profes-