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FAISAN. — Genre d’oiseau de l’ordre des gallinacés.

Le roi Crésus, assis sur son trône tout incrusté de diamants et de pierres précieuses, orné de son diadème et couvert d’or et de pourpre, demandait à Solon s’il avait jamais vu quelque chose de plus beau ?

« Oui, lui répondit le philosophe, j’ai vu les faisans et les paons. »

Le faisan a été découvert et rapporté par les Argonautes des bords du Phase, d’où il tire son nom ; de la Grèce il a passé à Rome, et de Rome dans le reste de l’Europe.

La chair du faisan est peut-être la plus délicate et la plus sapide qui se puisse trouver ; on le sert rôti, cuit à la braise, en filet sauté, en escalopes et en salmis ; quand on l’apprête à la braise, on peut le servir sur une sauce aux truffes, à la Périgueux, sur un ragoût d’olives tournées ou sur une litière de choucroute. L’auteur de la Henriade a fait sur le faisan un poëme qui vaut mieux que son poëme sur le Béarnais.

Il n’a qu’un vers :

L’oiseau du Phase est un mets pour les dieux.

Brillat-Savarin a fait sur ce magnifique oiseau une de ses meilleures méditations :

« Le faisan, dit-il, est une énigme dont le mot n’est révélé