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IV
Alexandre Dumas

l’ivresse.[1] » Selon lui la question des sauces, ragoûts et assaisonnements, « demanderait un chapitre grave comme un feuilleton de science ». Il appelle « toute la pharmacie de la nature au secours de la cuisine. » Bel aperçu jeté par un poëte sur les besoins journaliers de la vie et qui fait du cuisinier idéal un poëte, un savant et un voluptueux, connaissant les propriétés chimiques des matières !

Alexandre Dumas avait des vues plus pratiques et d’une utilité plus immédiate quand il composa son Grand Dictionnaire de cuisine : c’est un livre usuel qu’il voulut faire, et l’on sait qu’il réussissait tout ce qu’il tentait. Mais le caractère pratique du livre est rehaussé par cette délicatesse du goût et cette originalité que possèdent seules les organisations supérieures.

Telle était évidemment celle d’Alexandre Dumas ; telles sont les qualités caractéristiques de son Grand Dictionnaire de cuisine.

Nous ne dirons pas ici le plan que l’illustre auteur a adopté : ce plan est exposé par l’auteur lui-même dans la Préface qu’on trouvera à la suite de ces quelques réflexions. Nous indiquerons seulement en deux mots comment ce livre fut fait.

Alexandre Dumas était un beau mangeur, comme il était un beau conteur. Cette nature puissante, que M. Michelet a si bien appelée « une force de la nature »,

  1. La Fanfarlo, p. 421 et suivantes de l’édition des œuvres.