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HISTOIRE DE MES BÊTES.

» La joie se trahissait par ses élans, et ses élans avaient un but visible et un but caché : le but visible était un cheval blanc comme la neige, couvert d’une grande housse de pourpre et de brocart, qui recevait ses caresses en hennissant comme pour y répondre ; le but caché était sans doute quelque noble seigneur retenu sous la voûte dans laquelle le chien s’enfonçait impatient, pour reparaître bondissant et joyeux quelques instants après.

» Enfin, celui pour lequel hennissait le cheval, celui pour lequel bondissait le chien, celui pour lequel le peuple criait : Viva ! parut à son tour, et un seul cri retentit répété par mille voix :

» — Vive don Frédéric ! »

Si vous voulez savoir, chers lecteurs, ce que c’était que don Frédéric, il faut lire le Bâtard de Mauléon.

Je ne me suis engagé à vous dire qu’une chose : c’est ce qu’était Mouton.

Vous le savez maintenant.

Suivons donc le nouveau personnage qui nous croise, sans savoir même où il nous conduira.

C’est ce qu’on appelle, en matière de chemin de fer, un embranchement, et, en matière de poésie et de roman, un épisode.

L’Arioste est le créateur de l’épisode.

Je voudrais pouvoir vous dire quel est l’inventeur de l’embranchement.

Malheureusement, je ne le sais pas.