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HISTOIRE DE MES BÊTES.

mon costume est de changer l’étoffe de mon pantalon à pieds et de ma chemise.

L’hiver, mon pantalon à pieds est de drap ; l’été, mon pantalon à pieds est de asin. L’hiver, ma chemise est de toile ; l’été, ma chemise est de batiste.

Je descendis donc, dix minutes après, avec une chemise de batiste et un pantalon de basin.

— Qu’est-ce que c’est que cela ? demanda Atala Beauchêne.

— C’est un père que j’ai voué au blanc, répondit Alexandre.

— Je passai à travers une haie d’acclamations, et je gagnai mon pavillon de travail.

J’étais en train de faire le Bâtard de Mauléon, et, comme mon voisin Challamel venait de me donner Mouton, juste au moment où je commençais le roman, j’avais eu l’idée d’illustrer Mouton, en lui faisant jouer un rôle dans mon nouveau livre.

Procédant toujours à la manière de Walter Scott, j’avais commencé par faire le portrait de Mouton, sous le nom d’Allan et en en faisant cadeau à don Frédéric, frère de don Pèdre.

Voici le portrait d’Allan, ce qui me dispensera de vous faire le portrait de Mouton :

« Derrière eux s’élança un chien bondissant.

» C’était un de ces vigoureux mais sveltes chiens de la sierra, à la tête pointue comme celle de l’ours, à l’œil étincelant comme celui du lynx, aux jambes nerveuses comme celles du daim.

» Tout son corps était couvert de soies fines et longues qui faisaient chatoyer au soleil leurs reflets d’argent.

» Il avait au cou un large collier d’or incrusté de rubis, avec une petite sonnette du même métal.