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HISTOIRE DE MES BÊTES.

Nous cherchâmes, et, en effet, nous trouvâmes Pritchard en arrêt.

— Ma foi, dit Vatrin, je serais curieux de savoir combien de temps il y restera.

Vatrin tira sa montre.

— Eh bien. Vatrin, lui dis-je, vous qui êtes ici dans l’exercice de vos fonctions, passez-vous cette fantaisie ; mais, moi qui attends du monde, trouvez bon que je retourne chez moi.

— Allez, allez, dit Vatrin.

Michel et moi, nous reprîmes le chemin de la villa Médicis.

En me retournant une dernière fois, je vis Vatrin qui passait le collier de force au cou de Pritchard, sans que celui-ci parut même remarquer à quelle occupation se livrait le garde.

Une heure après, Vatrin entrait à la maison.

— Vingt-sept minutes ! me cria-t-il du plus loin qu’il me vit : et, si le lapin n’était point parti, le chien y serait encore.

— Alors, Vatrin, qu’en dites-vous ?

— Dame, je dis qu’il arrête dur.

— Oui, c’est connu ; mais que vous reste-t-il à lui apprendre ?

— Une chose que vous lui apprendrez aussi bien que moi, une bêtise, quoi : à rapporter. Vous lui apprendrez cela en jouant. Il n’y a pas besoin de moi pour cela.

— Vous entendez, Michel ?

— Oh ! monsieur, dit Michel, c’est fait.

— Comment, c’est fait ?

— Eh ! oui, il rapporte comme un ange.

Cela ne me donnait pas une idée bien positive de la manière dont Pritchard rapportait.