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HISTOIRE DE MES BÊTES.

Le bâton se leva, et, retombant presque aussitôt, fendit en sifflant un roncier.

Puis Vatrin plongea sa main dans le roncier et en tira un second lapin pendu à sa main par les oreilles.

— Tenez. Michel, dit-il, mettez celui-là dans votre autre poche.

Michel ne se fit pas prier ; seulement, il le mit dans la même poche.

— Eh bien, Michel, pourquoi pas dans l’autre, comme vous dit Vatrin ?

— Ah ! monsieur, fit Michel, il peut en tenir cinq dans chacune.

— Eh ! eh ! Michel, on ne dit pas de ces choses-là devant un fonctionnaire public.

Puis, me retournant vers Vatrin :

— Allons, Vatrin, le nombre trois plaît aux dieux.

— C’est possible, dit Vatrin, mais il pourrait ne pas plaire à M. Guérin.

M. Guérin, c’était l’inspecteur.

— Au reste, c’est inutile, lui dis-je : vous connaissez Pritchard ?

— Comme si je l’avais fait, dit Vatrin.

— Eh bien, qu’en dites-vous ?

— Dame, je dis que, si ça chassait sous le canon du fusil, ça ferait un crâne chien ; mais, pour arrêter, il arrête dur.

— Où est-il encore ? dis-je à Michel.

— Oh ! il aura trouvé un troisième lapin.