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HISTOIRE DE MES BÊTES.

— Rien ; seulement, regardez.

Et Michel étendit le bras devant lui.

Je suivis la direction indiquée, et j’aperçus Pritchard aussi immobile que le fameux chien de Céphale dont j’ai eu l’honneur de vous entretenir.

Sa tête, son dos et sa queue faisaient une ligne droite d’une parfaite rigidité.

— Vatrin, dis-je à mon tour, venez donc.

Vatrin arriva.

Je lui montrai Pritchard.

— Bon ! dit-il, je crois qu’il arrête.

— Pardieu ! dit Michel.

— Qu’arrête-t-il ? demandai-je.

— Allons-y voir, dit Vatrin .

Nous nous approchâmes. Vatrin décrivit autour de Pritchard autant de cercles que Pritchard en avait décrits autour des arbres.

Pritchard ne bougea point.

— C’est égal, dit Vatrin, voilà un rude arrêt.

Puis, me faisant signe de la main :

— Arrivez, me dit-il.

J’arrivai.

— Regardez… là… Voyez-vous quelque chose ?

— Je ne vois rien.

— Comment ! vous ne voyez pas un lapin au gîte ?

— Si fait.

— Cré nom ! dit Vatrin ; si j’avais mon bâton, c’est-à-dire que je l’assommerais et ce serait pour vous faire une gibelotte.