était excellente. Nous appelâmes la brave femme pour lui en faire notre compliment ; mais elle écouta d’un air distrait et tout en regardant autour d’elle.
— Qu’est-ce que tu cherches ? dit Vatrin.
— Ce que je cherche… ce que je cherche…, dit madame Vatrin : c’est étonnant !
— Dis ce que tu cherches
— Je cherche… enfin, je l’ai vu, je l’ai tenu, quoi ! n’y a pas dix minutes.
— Qu’as-tu vu ? qu’as-tu tenu ? Parle.
— Puisque je l’ai rempli de sucre.
— C’est ton sucrier que tu cherches ?
— Oui, c’est mon sucrier.
— Bon ! dit Corrége, il y a tant de souris cette année !
— Ça ne leur est pourtant pas bon, aux souris, de manger du sucre, dit Michel.
— Vraiment, Michel ?
— Dame, monsieur sait qu’une souris qu’on ne nourrit qu’avec du sucre devient aveugle.
— Oui, Michel, je sais cela ; mais ce n’est pas le cas d’accuser les souris. En supposant que les souris aient mangé le sucre, elles n’auraient pas mangé le sucrier.
— On ne sait pas, dit Corrége.
— En quoi était le sucrier ? demanda Michel.
— En porcelaine, répondit madame Vatrin, en porcelaine, donc ! un sucrier superbe, que j’avais gagné à la foire des Loges.
— Quand cela ?
— L’an dernier.