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HISTOIRE DE MES BÊTES.

fait pour manger son collier, et jamais il n’est parvenu à trouver la réponse.

On enferma Pritchard dans une espèce de bûcher ; de là, à moins qu’il ne mangeât la muraille ou la porte, Pritchard ne pouvait s’enfuir.

Il essaya de l’une et de l’autre, et, trouvant sans doute la porte plus digestible que la muraille, il mangea la porte, comme le père de la Captive de M. d’Arlincourt :

Mon père, en ma prison, seul à manger m’apporte.

Le surlendemain, à l’heure du dîner, on vit entrer, dans la salle à manger, Pritchard, avec son plumet au vent et ses yeux moutarde, pleurant de satisfaction.

Cette fois, on ne battit point Pritchard, on ne le reconduisit point.

On attendit que Vatrin arrivât, pour établir un conseil de guerre qui jugeât Pritchard déserteur pour la quatrième fois.