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HISTOIRE DE MES BÊTES.

l’habitude, sous le prétexte que la mère n’était pas assez forte pour les nourrir.

Me trouvant au quart du chemin, j’avais résolu de faire une visite à mes amis de Marseille, et, pour que cette visite eût une excuse à mes propres yeux, j’avais traité avec le directeur du théâtre du Gymnase marseillais d’une pièce intitulée les Gardes forestiers. Cette pièce devait être faite spécialement pour les artistes de Marseille, et n’avoir jamais été jouée sur aucun théâtre.

Mon ami Bertheau m’offrait la splendide hospitalité de sa bastide la Blancarde.

Je restai près d’un mois à Marseille ; puis je revins chez Charpillon, qui m’avait fait promettre de m’arrêter chez lui en repassant ; j’arrivai juste pour assister aux couches de Flore.

Elle mit au jour cinq chiens, chez lesquels il était impossible de ne pas reconnaître la paternité de Pritchard. Chacun fît son choix parmi eux. En vingt-quatre heures, ils furent tous placés. Je me contentai de celui dont on ne voulut pas.

Tous les jours, le garde faisait, comme mesure d’hygiène, faire une petite promenade à Flore.

Le huitième jour, le garde nous raconta qu’il avait rencontré et tué une vipère. Les vipères ne sont pas chose très-rare dans les bois de Saint-Bris.

Nous le félicitâmes d’en avoir diminué le nombre.

Le lendemain, il emmena Flore comme de coutume, mais il revint sans Flore.

Le brave homme paraissait fort affecté. Il demanda à parler en particulier à Charpillon.