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HISTOIRE DE MES BÊTES.

— Allons. Michel, dis-je, allons !

Nous sortîmes.

C’était l’heure des exécutions, quatre heures du matin. Nous entrâmes dans le chantier désert et nous en fermâmes la porte.

— La !… Maintenant, dit Michel en tirant la laisse en fer de Catilina, si monsieur veut le tenir par le collier, il va voir.

Je maintins un instant Catilina par le collier ; Michel s’empara de sa queue, et, malgré ses grognements, faisant une pesée avec son couteau, il entre-bâilla le morceau de bois, et, dans rentre-bâillement, passa dix centimètres de la queue de Catilina.

— Lâchez, Monsieur, me dit-il.

Et, tandis que je lâchais le collier, il lâcha lui-même le morceau de bois, qui, en tendant à se rejoindre, pinça violemment la queue du coupable.

Catilina s’élança en avant, en jetant un cri.

Mais il était pris.

Le bâton lui serrait la queue trop étroitement pour qu’un obstacle quelconque put le débarrasser de cette drogue d’un nouveau genre.

En même temps, secouée par les bonds qu’il faisait, la poule, solidement attachée à la traverse, lui sautait sur le dos, retombait à terre, lui ressautait encore sur les épaules, et, trompé par cette vie factice, Catilina croyait que c’était d’elle et de ses coups de bec que lui venait la douleur qu’il éprouvait.

Cette douleur allait s’augmenter de la rapidité de la course ; la rapidité de la course affolait de plus en plus Catilina. Il s’arrêtait, se retournait, donnait un coup de dent furieux à la