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HISTOIRE DE MES BÊTES.

des obsèques de Pritchard avaient été acccomplis, je descendis doucement, et trouvai Michel assis sur les marches de la salle à manger, avec le cadavre de Pritchard à ses pieds.

La douleur de Michel n’avait point subi d’adoucissement, il gémissait et sanglotait comme au moment où il m’avait apporté Pritchard entre ses bras.

Seulement, deux bouteilles de vin, que je jugeai vides parce que toutes deux étaient couchées à terre, m’indiquèrent que, comme dans les funérailles antiques, Michel n’avait pas négligé les toasts au défunt, et je me retirai convaincu que, si Michel ne pleurait pas du vin pur, il pleurait au moins de l’eau rougie.

Quant à lui, il était tellement absorbé dans sa douleur, qu’il ne me vit ni ne m’entendit.