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HISTOIRE DE MES BÊTES.

perficielle me suffisait pour le moment, et que je remettais, jusqu’à l’ouverture de la chasse à Auxerre, le plaisir de faire avec lui une connaissance plus approfondie.

Michel était, en conséquence, invité à reconduire Catinat à l’écurie.

Je dois dire que le pauvre Michel fut atteint d’un pressentiment à la vue de Catinat.

— Monsieur, dit-il, voilà un chien qui nous fera quelque malheur, je ne sais pas encore lequel, mais il nous en fera, il nous en fera !

— En attendant, Michel, dis-je, remettez Catinat chez lui.

Mais Catinat, qui jugeait sans doute lui-même qu’un atelier n’était pas son fait, était redescendu de son propre mouvement ; seulement, en descendant, il avait trouvé la porte de la salle à manger ouverte, et il était entré.

Pritchard et lui ne prirent pas même la peine de se demander l’un à l’autre s’ils étaient porteurs de la réponse de Jupiter ; jamais Hector et Achille ne se sentirent, à première vue, pris d’une haine plus subite.

Ils se jetèrent l’un sur l’autre, d’instinct et de haine, avec un acharnement tel, que Michel fut obligé de m’appeler à son secours pour les séparer.

Soit caractère apathique, soit cette coquetterie cruelle qui, chez la femelle du lion et chez la femelle de l’homme, fait qu’elle ne déteste pas de voir deux rivaux s’entre-déchirer pour elle, Flore était restée indifférente pendant ce combat, qui ne fut qu’une rixe violente, grâce aux secours que nous y apportâmes, Michel et moi.