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HISTOIRE DE MES BÊTES.

Nous prîmes congé de nos amis de Bernay et nous repartîmes pour Paris le 3 septembre 1850.

Cette fois, l’année était en retard, de sorte que le département de l’Yonne n’ouvrait que le 5.

Une lettre de mes amis d’Auxerre m’annonçait que, si je m’engageais à venir pour l’ouverture, comme j’avais affaire à des maires et à des adjoints, ils retarderaient la chasse jusqu’au 10.

Cette lettre fut pour beaucoup dans mon départ précipité de Bernay.

En rentrant à la maison, mon premier soin fut de demander à voir Catinat.

On commença par enfermer en conséquence Pritchard et Flore dans la salle à manger, et on fit venir Catinat à mon atelier.

Je demeurais alors dans un petit hôtel que j’occupais seul avec mes onze poules, mon héron, Pritchard et Michel, et qui allait s’augmenter, je le croyais du moins, de nouveaux locataires, Flore et Catinat.

Catinat était un vigoureux braque de trois ou quatre ans, étourdi, violent et querelleur.

Il bondit plutôt qu’il ne monta jusqu’à moi, sauta à mon cou, comme s’il voulait m’étrangler, renversa les chevalets de ma fille, sauta sur la table où étaient mes armes et mes potiches de Chine, m’indiquant, du premier coup, qu’il serait plus qu’imprudent à moi de l’admettre dans ma familiarité.

J’appelai Michel, lui annonçant que cette connaissance su-