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HISTOIRE DE MES BÊTES.

» Les chiens d’un âge mûr, et même les chiens les plus jeunes, trouvèrent l’avis des vieux chiens excellent. Ils résolurent donc d’adresser une supplique à Jupiter et de la lui envoyer par un lévrier qui venait de gagner le prix de la course aux dernières fêtes de la Laconie.

» On fit venir le lévrier, qui ne pouvait qu’être flatté de se voir choisi pour une pareille ambassade et qui répondit qu’il y avait certainement loin jusqu’au sommet de l’Olympe, mais qu’il ne demandait que trois mois pour être de retour.

» Il paraît, monsieur, que l’Olympe est une montagne de la Grèce.

— Oui, Michel, elle est même située entre la Thessalie et la Macédoine.

— Eh bien donc, reprit Michel, on chercha un chien savant pour rédiger et écrire la pétition. La pétition rédigée et écrite, les principaux chiens la signèrent, et on la remit au lévrier.

» Puis il fut décidé qu’on lui ferait la conduite pendant un certain temps, pour se séparer de lui, le plus tard possible, et pour lui faire toutes les recommandations que l’on croirait nécessaires à la réussite de son ambassade.

» On n’avait pas fait trois ou quatre lieues, qu’on rencontra un fleuve.

— L’Eurotas, Michel.

— Oui, c’est cela, monsieur, l’Eurotas, je l’avais oublié. Il parait que, dans les temps ordinaires, l’Eurotas n’a pas plus d’eau que l’Arno, dont je vous ai entendu parler, et que le Mançanarès, dont j’ai entendu parler à votre fils.