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V

VATRIN ET SA PIPE


Vatrin regarda Pritchard d’un air méprisant.

— Bon ! encore un Englishman ! dit-il.

Il faut d’abord que vous connaissiez Vatrin.

Vatrin est un homme de cinq pieds six pouces, maigre, osseux, coupant. Il n’y a pas de buisson de ronces que ne taillent ses jambes, garnies de longues guêtres de cuir ; il n’y a pas de coupe de dix ans que ne fende son coude, pointu comme une équerre.

Il est silencieux d’habitude, comme les gens accoutumés aux rondes de nuit ; quand il a affaire à ses gardes, qui le tiennent pour un oracle, il se contente de leur faire un signe de l’œil ou un geste de la main : ils comprennent.

Un des ornements, je dirai presque un des appendices de son visage, c’est sa pipe.

Je ne sais si cette pipe a jamais eu un tuyau ; moi, je l’ai toujours vue à l’état de brûle-gueule.

Et c’est tout simple : Vatrin fume sans cesse.