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HISTOIRE DE MES BÊTES.

Je partirais le lendemain avec un mot de lui, je ferais le tour du terroir, accompagné du garde, auquel ce mot était adressé, je m’assurerais de la quantité de gibier que la chasse contenait, et, si j’étais content, nous signerions au prix sus-indiqué.

Le lendemain, en effet, je pris avec moi Pritchard, j’emportai mon fusil, une douzaine de cartouches et je partis par le chemin de fer de Melun.

À Melun, je m’enquis du lieu où ma chasse était située, et, moyennant cinq francs, une voiture se chargea de me conduire et de me ramener.

La moisson avait été très-précoce cette année, de sorte que, dans le département de la Seine et dans les départements environnants, la chasse s’était ouverte la veille, 25 août.

Je trouvai le garde ; il prit connaissance du billet de M. Bertram, qui m’autorisait en même temps à tirer quelques coups de fusil, et, comme son désir le plus vif était que la chasse fût louée, — ce qui n’était pas arrivé l’année précédente, — le garde, après avoir jeté un coup d’œil assez méprisant sur Pritchard, se mit en route, me montrant le chemin.

En sortant de sa maison, on entrait en chasse.

Pritchard monta sur un petit tertre et aperçut au loin une pièce de betteraves qui verdoyait.

Il traversa rigidement et en droite ligne une pièce de terre labourée, se dirigeant vers les betteraves.

Je le laissai faire insoucieusement.

— Monsieur, me dit le garde, je vous ferai observer que votre chasse n’a que cinq cents arpents de terre, qu’il y a sur ces cinq cents arpents de terre, huit ou dix compagnies de perdreaux et