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XLIII

MON MEILLEUR DRAME ET MON MEILLEUR AMI.


Ce fut cette année-là que je partis pour le département de l’Yonne et que je fis connaissance avec mes deux excellents compagnons de chasse Graignez et Charpillon. Mais, cette année, je l’ai dit, il ne fallait pas songer à la chasse.

Je me trompe. Je fis, au contraire, la plus rude chasse que j’eusse jamais faite : la chasse aux électeurs.

J’ai déjà raconté, je ne sais où, que, neuf cents individus s’étant trouvés en France plus intelligents que moi, j’étais revenu bredouille.

Faites-vous expliquer, chères lectrices, par le premier venu de mes confrères en saint Hubert, ce que veulent dire ces deux mots : revenir bredouille.

Et cependant, en me présentant aux électeurs comme député, je faisais un sacrifice à la patrie.

Comme député, je ne touchais plus que vingt-cinq francs par jour, tandis que, comme journaliste, je continuais d’en gagner trente et un.