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HISTOIRE DE MES BÊTES.

Allez-en manger chez lui, arrosez les susdites côtelettes avec du vin de Champagne, et vous verrez quel déjeuner vous ferez !

Sans compter qu’en entrant et en sortant, vous pourrez voir Diogène, non plus dans son tonneau, mais sur son bâton.

Chez Collinet, Diogène avait une grande chance de ne pas mourir de faim ; aussi Diogène a-t-il prospéré en santé et en beauté, et, pour témoigner à Collinet sa reconnaissance, lui pond-il, tous les ans, un œuf ; ce qu’il n’a jamais eu l’idée de faire tandis qu’il était chez moi…

Cette année-là, il fallut renoncer à la chasse. Les maisons, les terres, les carrosses, les chevaux, étaient tombés à rien ; mais les ports d’armes étaient restés au même prix, c’est-à-dire à vingt-cinq francs.

Si je m’étais donné un port d’armes en l’an de grâce 1848, il ne me fût resté, ce jour-là, que six francs, ce qui n’eût point été assez pour ce qu’il y avait de gens et ce qu’il restait de bêtes à la maison.

Aussi Pritchard fut-il prié de cesser les invitations à dîner qu’en des temps plus heureux, il faisait sur le chemin vicinal de Saint-Germain à Marly.

Au reste, la recommandation était inutile ; les convives de Pritchard, pris une fois au brouet noir, ne fussent pas revenus une seconde fois.