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HISTOIRE DE MES BÊTES.

On se rappelle cette fameuse carte de taverne que le prince de Galles trouve dans la poche de Falstaff ivre :

« Une dinde, — trois schellings.

» Une oie, — deux schellings.

» Jambon, — un schelling.

» Bière, — six schellings.

» Pain. — un penny. »

Eh bien, pendant dix-huit ans, notre politique constitutionnelle ressemble quelque peu à la carte de Falstaff :

Affaires Mole, — six ans.

Affaires Guizot, — six ans.

Affaires Thiers, — cinq ans, neuf mois et trois semaines.

Affaires de la France, — huit jours.

Dont il faut ôter les trois jours de février, pendant lesquels la France a fait ses affaires elle-même.

Un jour, je raconterai la révolution de février, comme j’ai raconté celle de juillet ; car, pour n’y avoir pas pris une part aussi active, peut-être ne l’en ai-je que mieux vue.

Mais, pour le moment, je l’ai dit, il s’agit de personnages innocents, qui n’ont à se reprocher aucune chute de ministère, aucun renversement de trône ; il s’agit de revenir à Pritchard, qui n’avait plus que trois pattes, qui était à moitié eunuque, et qui venait de perdre un œil à la révolution de février.

Comment Pritchard, dont il n’a été aucunement question, ni dans les deux volumes de Lamartine, ni dans la Revue rétro-