Mes deux amis à moi étaient Frédéric Soulié et Guyet-Desfontaines.
J’avais choisi M. Guyet-Desfontaines, non-seulement parce qu’il était mon voisin de campagne à Marly, mais encore parce qu’il était le voisin de chambre de M* au palais Bourbon.
De cette façon, j’étais sûr que M* recevrait ma lettre.
Cette lettre était bien simple ; il n’y avait pas à s’y tromper.
La voici :
« Monsieur,
» La députation a ses privilèges, la tribune a ses droits ; mais à tout privilège et à tout droit, il y a des limites.
» Ces limites, vous les avez dépassées à mon égard.
» J’ai l’honneur de vous demander réparation.
Si je faisais une petite erreur, comme M* vit encore, il pourrait la rectifier.
Les deux autres lettres furent rédigées à peu près dans le même style.
C’était laconique, c’était clair.
Les trois réponses furent non moins claires, quoique encore plus laconiques :
« Nous nous retranchons derrière l’inviolabilité de la tribune. »
Nous n’avions plus rien à dire.
Il est vrai que chacun de nous avait huit ou dix amis dans la