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HISTOIRE DE MES BÊTES.

Mes deux amis à moi étaient Frédéric Soulié et Guyet-Desfontaines.

J’avais choisi M. Guyet-Desfontaines, non-seulement parce qu’il était mon voisin de campagne à Marly, mais encore parce qu’il était le voisin de chambre de M* au palais Bourbon.

De cette façon, j’étais sûr que M* recevrait ma lettre.

Cette lettre était bien simple ; il n’y avait pas à s’y tromper.

La voici :

« Monsieur,

» La députation a ses privilèges, la tribune a ses droits ; mais à tout privilège et à tout droit, il y a des limites.

» Ces limites, vous les avez dépassées à mon égard.

» J’ai l’honneur de vous demander réparation.

» Alex. Dumas. »

Si je faisais une petite erreur, comme M* vit encore, il pourrait la rectifier.

Les deux autres lettres furent rédigées à peu près dans le même style.

C’était laconique, c’était clair.

Les trois réponses furent non moins claires, quoique encore plus laconiques :

« Nous nous retranchons derrière l’inviolabilité de la tribune. »

Nous n’avions plus rien à dire.

Il est vrai que chacun de nous avait huit ou dix amis dans la