— Oh ! Monsieur, dit-il, je ne me trompais pas. Celui à qui il a pris le lièvre lui a envoyé un coup de fusil. Il a le derrière plein de sang !
— Tant pis pour lui ! cela le guérira peut-être. Mais n’importe, je voudrais bien savoir comment il a fait pour crier, tenant le lièvre à sa gueule.
— Faut demander à M. Charpillon. Tenez, le voilà qui arrive, tout courant après son lièvre.
— Vous savez que je viens de lui saler les fesses, à votre Pritchard ? me cria Charpillon du plus loin qu’il me vit.
— Sans compter que vous avez bien fait.
— Il m’emportait mon lièvre !
— Voyez-vous ! dit Michel. Il n’y a pas moyen de le guérir. C’est pire que Cartouche !
— Mais, s’il emportait votre lièvre, il le tenait à la gueule.
— Pardieu ! où voulez-vous qu’il le tint ?
— Comment, tenant votre lièvre à la gueule, a-t-il pu crier ?
— Il l’a posé à terre pour crier, puis il l’a repris et est reparti.
— Eh bien, dit Michel, l’est-il vicieux ? l’est-il, hein ? Pritchard était arrivé jusqu’à moi avec son lièvre ; mais, arrivé à moi, il s’était couché.
— Diable ! dit Charpillon, est-ce que je lui aurais fait plus de mal que je ne voulais ? Je l’ai tiré à plus de cent pas.
Et, sans plus s’inquiéter de son lièvre, Charpillon chercha quelle désorganisation il avait pu commettre dans le train de derrière de Pritchard.
Elle était grave.