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HISTOIRE DE MES BÊTES.

— Au fait, dit Michel, c’est aussi drôle que de chasser, ce que nous faisons.

Et il se mit à courir en hélant :

— Pritchard ! Pritchard !

Et bientôt je le vis revenir, tirant Pritchard par son échalas. Pritchard venait de côté, un perdreau à la gueule.

— Voyez-vous, le voleur ! le voilà qui commence ses farces, me dit Michel !

— Ce doit être le perdreau que Cabasson vient de tirer : je le vois qui le cherche.

— Oui, et Pritchard le rapporte. J’ai voulu vous ramener ce guerdin-là en flagrant délit.

— Mettez le perdreau de Cabasson dans votre carnier ; nous lui ferons une surprise.

— Non, mais ce qui m’agace, dit Michel, c’est l’opinion que ce gueux-là a de vous.

— Comment, Michel, vous croyez que Pritchard a une mauvaise opinion de moi ?

— Oh ! Monsieur, une opinion détestable !

— Qui vous fait croire cela ?

— Ses actions.

— Expliquez-vous, Michel.

— Voyons, Monsieur, croyez-vous que Pritchard ne sache pas, en son âme et conscience, que, lorsqu’il vous apporte un perdreau qui a été tué par un autre, c’est un vol qu’il commet ?

— Je crois qu’il s’en doute, en effet, Michel.

— Eh bien, Monsieur, du moment où il sait qu’il est un voleur, il vous prend pour un receleur, quoi ! Or, Monsieur,