Page:Dumas, Marie - Histoire de mes bêtes, 1878.djvu/333

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
325
HISTOIRE DE MES BÊTES.

Mais Pritchard ne me donna pas même la satisfaction de jouir de son embarras : il comprit qu’avec un pareil appendice, il n’y avait pas moyen de s’engager dans les vignes. Il les côtoya juste ce qu’il fallait pour ne pas faire battre son échalas contre les autres, mais il n’en alla que plus vite, forcé qu’il était d’aller sur un terrain libre.

À partir de ce moment, je n’entendis plus qu’un cri sur toute la ligne.

— Rappelez donc votre Pritchard, mille tonnerres ! il vient de me faire partir une compagnie de perdreaux à cent pas devant moi !

— Sacredieu ! faites donc attention à votre chien : il vient de me faire lever un lièvre hors de portée.

— Dites donc, est-ce qu’il vous serait bien désagréable que l’on envoyât un coup de fusil à votre animal ? Il n’y a pas moyen de chasser avec ce gueux-là !

— Michel, dis-je, rattrapez Pritchard.

— Quand je le disais à monsieur ! Heureusement que nous sommes encore assez près de la maison pour que je l’y reconduise.

— Non pas ! j’ai une seconde idée.

— Pour l’empêcher de courir ?

— J’en ai bien eu une pour l’empêcher d’entrer dans les vignes !

— Quant à ça, je dois dire qu’elle a réussi ; mais, quant à l’autre, à moins que monsieur ne lui mette des entraves comme aux chevaux au vert…

— Vous brûlez, Michel ! vous brûlez !… Rattrapez Pritchard.