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siennes de cette chasse si pittoresque qu’on appelle la pipée, et que, après avoir fait tout ce que j’avais pu pour leur en expliquer le mécanisme, quelqu’un de mes auditeurs disait :

— J’avoue que je voudrais bien voir une pareille chasse.

Je demandais à la société de fixer un jour ; puis, le jour fixé, j’écrivais à Vatrin :

« Mon cher Vatrin, préparez un arbre. Nous irons coucher tel jour chez Collinet, et, le lendemain, à cinq heures du matin, nous serons à votre disposition. »

Vous savez ce que c’est que Collinet, n’est-ce pas ? le maître du pavillon Henri IV, le cuisinier par excellence.

Quand vous irez à Saint-Germain, demandez-lui, en vous recommandant de moi, des côtelettes à la béarnaise, et vous m’en donnerez des nouvelles.

Eh bien, Vatrin arrivait chez Collinet, et, avec un clignement d’œil qui n’appartenait qu’à lui :

— Ça y est, disait-il.

— L’arbre est fait ?

— Un peu.

— Et le geai ?

— On l’a.

— Fanfare, alors !

Puis, me retournant vers la société :

— Messieurs et mesdames, disais-je, bonne nouvelle ! on a le geai.

La plupart du temps, personne ne savait ce que cela voulait dire.

C’était pourtant bien significatif : c’était la sécurité de la