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HISTOIRE DE MES BÊTES.

ment ; si le guerdin pouvait seulement se douter qu’on le guette, il ne bougerait pas de sa niche. Monsieur n’a pas l’idée comme il est vicieux.

Michel ouvrit la fenêtre avec toutes les précautions possibles. À travers les feuilles de la jalousie, on voyait parfaitement et la petite cour où se trouvaient le poulailler et la niche de Pritchard.

Le guerdin, comme l’appelait Michel, était couché dans sa niche, la tête innocemment allongée sur ses deux pattes.

Quelque précaution que prît Michel en ouvrant la fenêtre, Pritchard entre-bâilla son œil moutarde, et jeta un regard du côté d’où venait le bruit.

Mais, comme le bruit fut faible et passager, Pritchard pensa qu’il ne devait pas y prêter une grande attention.

Dix minutes après, on entendit glousser les poules.

Au premier gloussement, Pritchard ouvrit, non pas un œil, mais les deux yeux, s’étira comme un chien qui se réveille, se dressa sur ses trois pattes, s’étira de nouveau, regarda tout autour de lui, et, voyant que la cour était parfaitement solitaire, entra dans une espèce de bûcher, et, un instant après y être entré, montra sa tête à une lucarne.

Même solitude dans la cour.

Alors, Pritchard passa de la lucarne sur le toit.

Le toit était à peine incliné, il arriva sans difficulté aucune à la portée du toit qui surplombait la basse-cour sur une de ses quatre faces.

Il n’y avait, pour atteindre le sol de la basse-cour, qu’un saut de six pieds à faire, et de haut en bas. Un pareil saut n’embar-