Page:Dumas, Marie - Histoire de mes bêtes, 1878.djvu/325

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
317
HISTOIRE DE MES BÊTES.

— Bon ! lui dis-je, voilà que nous tombons dans les crapauds ! Que diable Pritchard a-t-il affaire avec les crapauds ?

— Monsieur sait que ce sont les crapauds qui ont donné aux médecins des leçons d’accouchement, comme ce sont les grenouilles qui ont appris aux hommes à nager.

— Ni l’une ni l’autre de ces deux vérités ne me sont prouvées, Michel.

— Nous avons pourtant le crapaud accoucheur. Monsieur croit-il que ce soient les médecins qui lui aient appris à accoucher ?

— Non ; quant à cela, j’en suis sûr.

— Il faut pourtant, répliqua Michel, que ce soient les crapauds qui aient appris à accoucher aux médecins, ou les médecins qui aient appris à accoucher aux crapauds ; or, comme il y a eu des crapauds avant qu’il y ait eu des médecins, il est probable que ce sont les médecins qui ont pris leçon des crapauds.

— Au bout du compte, cela se peut, Michel.

— Oh ! cela est, Monsieur, j’en suis sûr.

— Eh bien, après ? Voyons, quelle ressemblance y a-t-il entre Pritchard et le crapaud accoucheur ?

— Il y a, Monsieur, que, de même que le crapaud accoucheur accouche sa crapaude, Pritchard accouche ses poules.

— Bon, Michel, voilà que nous tombons dans le fantastique, mon ami.

— Non, Monsieur ! non, non, non ! levez-vous de bonne heure demain matin ; votre fenêtre donne sur le poulailler : regardez à travers votre persienne, et vous verrez !… eh bien, vous verrez ce que vous n’avez jamais vu, quoi !