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HISTOIRE DE MES BÊTES.

— Eh bien, dans quelque poulailler, Monsieur.

— C’est pendant la nuit que l’accident lui est arrivé, Michel, et, la nuit, les poulaillers sont fermés.

— Qu’est-ce que ça lui fait !

— Bon ! vous ne me ferez pas accroire qu’il passe par un trou où passe une poule !

— Mais, Monsieur, il n’a pas besoin d’entrer dans les poulaillers pour manger les œufs.

— Comment fait-il donc ?

— Il charme les poules. Voyez-vous, Pritchard, c’est ce qu’on appelle un charmeur.

— Michel , vous me faites marcher de surprises en surprises !

— Oui, Monsieur ! oui, Monsieur ! à la villa Médicis, il charmait les poules… J’ai cru que les poules de M. Charpillon, dont j’avais tant entendu parler comme de poules extraordinaires, ne seraient pas si bêles que celles de la villa Médicis ; mais je vois bien que les poules, c’est partout les mêmes.

— Et vous pensez que Pritchard… ?

— Il charme les poules de M. Charpillon ; voilà pourquoi elles ne pondent plus, ou plutôt, voilà pourquoi elles ne pondent plus que pour Pritchard.

— Pardieu ! Michel, je voudrais bien voir comment il s’y prend pour charmer les poules de Charpillon !

— Il n’y a pas que monsieur ne connaisse les mœurs des batraciens !

J’ai déjà dit que Michel faisait mon admiration par ses connaissances en histoire naturelle.