Page:Dumas, Marie - Histoire de mes bêtes, 1878.djvu/32

Cette page n’a pas encore été corrigée
24
HISTOIRE DE MES BÊTES.

verre d’eau, et, quand le général eut bu, ce brave homme mit le verre sur un piédestal en bois noir, et le recouvrit d’un globe, comme il eût fait d’une relique.

En mourant, il légua le verre à son fils.

Aujourd’hui, ce verre fait probablement encore le principal ornement de la cheminée du vieux garde ; — car le fils est devenu vieux à sou tour ; ce qui n’empêche pas qu’il ne fût encore, la dernière fois que je le vis, un des gardes chefs les plus actifs de la forêt de Saint-Germain.

Vatrin peut avoir une quinzaine d’années de plus que moi.

Dans notre jeunesse à tous deux, la différence était plus sensible qu’elle ne l’est aujourd’hui.

Il était un grand garçon, que j’étais encore un enfant, et je le suivais, avec l’admiration naïve de l’enfance, à la marette et à la pipée.

C’est que Vatrin était un des plus habiles tendeurs de gluaux que j’aie jamais vus.

Plus d’une fois, quand je parlais à des Parisiens ou à des Pari-