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HISTOIRE DE MES BÊTES.

— C’est le maître d’école.

— Allez trouver le maître d’école, alors.

— Il ne sera pas chez lui aujourd’hui, c’est fête.

— Alors, allez-y demain.

— 11 n’y sera pas non plus, c’est demi-fête.

— Coquelet, dit Charpillon fronçant le sourcil, vous cherchez des prétextes pour ne pas verbaliser contre moi !

— Dame, monsieur Charpillon, je fais un procès-verbal aujourd’hui contre vous, ça vous convient, à merveille ! mais, plus tard, si cela venait à vous déplaire, je ne voudrais pas me brouiller avec mon adjoint.

— Eh bien, Coquelet, dit Charpillon, je vais mettre votre responsabilité à couvert.

Et, prenant dans le tiroir de son bureau une feuille de papier de sept sous, Charpillon rédigea un procès-verbal dans toutes les formes, que n’eut plus qu’à signer le père Coquelet.

En se voyant en quelque sorte couvert par l’écriture de son adjoint, le père Coquelet n’hésita plus et signa.

Ce procès-verbal conduisit, quinze jours après, Charpillon devant le tribunal d’Auxerre.

Charpillon s’y défendit, ou plutôt s’y accusa lui-même.

Il avoua le délit, se rendit solidaire de ses poules, et repoussa les circonstances atténuantes que faisait valoir le procureur de la République.

Charpillon fut donc condamné au maximum de la peine, c’est-à-dire quinze francs d’amende et les frais.

Mais un grand exemple fut donné à la commune de Saint-Bris et aux communes environnantes.