— Au maire, parbleu !
— Vous savez bien que M. Gaignez est à Paris.
— Eh bien, vous me l’apporterez, à moi.
— À vous ?
— Sans doute.
— Et vous approuverez un procès-verbal dressé contre vos propres poules ?
— Pourquoi pas ?
— Ah ! dans ce cas, c’est autre chose… Mais vous savez, monsieur Charpillon ?
— Quoi, Coquelet ?
— Je ne suis pas fort sur la rédaction.
— Ce n’est pas une chose bien difficile que la rédaction d’un procès-verbal.
— Il y a procès-verbal et procès-verbal, monsieur Charpillon.
— Allons donc ! « Je, soussigné, garde assermenté, déclare avoir reconnu et saisi les poules de M. Charpillon, notaire et adjoint de la commune de Saint-Bris, picorant dans la vigne de monsieur un tel, ou de madame une telle. » Voilà tout.
— C’était dans la vigne de M. Raoul.
— Eh bien : « Dans la vigne de M. Raoul, » et vous signez : « Coquelet. »
— La signature, ça va encore, monsieur Charpillon, parce que je m’y suis appliqué ; mais l’écriture…
— Oui, je comprends : il y a des zigzags ?
— Oh ! s’il n’y avait que cela !… Je voyais, l’autre jour, de la musique imprimée qui en était pleine, de zigzags.
— Qui fait donc vos procès-verbaux ?