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HISTOIRE DE MES BÊTES.

— Cherchons une autre passée, prenons un autre lièvre, et, celui-là, nous le leur rapporterons. » Rocador a fait la grimace ; — il avait le ventre plein, il ne se souciait plus de chasser ; — mais Pritchard a dit : « Il n’y a pas de grimace qui tienne, mon bel ami, tu vas chasser, et plus vite que cela, ou tu auras affaire à moi. » Et il a montré les dents à Rocador, comme s’il riait. Rocador a vu qu’il fallait filer doux. Il s’est remis en chasse. On a repris un second lièvre. Pritchard lui a cassé les reins d’un coup de dent, et il l’a rapporté comme un grand câlin qu’il est. — Nest-ce pas, Pritchard ?

Les auditeurs me regardèrent.

— Messieurs, leur dis-je, si Pritchard pouvait parler, il ne vous dirait pas un mot de plus, pas un mot de moins que ne vous a dit Michel.

— Pierre, dit le maître de la maison, porte ce lièvre-là à la cave ; nous voilà au moins sûrs de notre rôti pour demain.