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HISTOIRE DE MES BÊTES.

» Dieu me garde de ne pas conserver dans toute sa pureté la religion de la tombe et le culte de l’exil.

» J’ai l’honneur d’être avec respect,

» Monseigneur,

» De votre Altesse Royale,
» Le très-humble et très-obéissant serviteur,
» Alex. Dumas.»

Ce n’était pas le tout, et il fallait véritablement que j’eusse été mordu par ce démon d’opposition qui vit en moi, bien autrement puissant que le démon de l’orgueil. L’illustre colonel Desmoulins, commandant du Louvre, ayant jugé à propos de jeter bas la statue équestre de M. le duc d’Orléans qui était dans la cour du Louvre, je rentrai furieux et j’écrivis à M. de Girardin cette lettre, dont la véritable adresse était visible et qui devait me procurer, pour le lendemain matin, j’en étais bien persuadé du moins, le plaisir de me couper la gorge avec le colonel :

« Mon cher Girardin,

» Hier, je traversais la cour du Louvre, et je vis avec étonnement que la statue du duc d’Orléans n’était plus sur son piédestal.

» Je demandai si c’était le peuple qui l’avait renversée ; on me répondit que c’était le gouverneur du Louvre qui l’avait fait enlever.