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HISTOIRE DE MES BÊTES.

Il est vrai que j’avais eu l’imprudence, il faut le dire, de donner lieu à ce propos quand les princes de la famille d’Orléans avaient quitté la France ; au lieu de les injurier, de les insulter, de les conspuer, comme ceux qui, huit jours avant leur départ, faisaient le pied de grue dans leurs antichambres, moi, le 4 mars 1848, c’est-à-dire sept jours après la révolution de février, au milieu de l’effervescence républicaine qui remplissait les rues de Paris de bruit et de clameurs, j’avais écrit cette lettre dans le journal la Presse, un des plus lus à cette époque :


À monseigneur le duc de Montpensier.

« Prince,

» Si je savais où trouver Votre Altesse, ce serait de vive voix, ce serait en personne, que j’irais lui offrir l’expression de ma douleur pour la grande catastrophe qui l’atteint personnellement.

» Je n’oublierai jamais que, pendant trois ans, en dehors de tous sentiments politiques, et contrairement au désir du roi, qui connaissait mes opinions, vous avez bien voulu me recevoir et me traiter presque en ami.

» Ce titre d’ami, Monseigneur, quand vous habitiez les Tuileries, je m’en vantais ; aujourd’hui que vous avez quitté la France, je le réclame.

» Au reste, Monseigneur, Votre Altesse, j’en suis certain, n’avait pas besoin de cette lettre pour savoir que mon cœur était un de ceux qui lui sont acquis.