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HISTOIRE DE MES BÊTES.

— Bah ! qui vous a dit cela ? De qui cela dépend-il, un privilège ?

— Du ministre de l’intérieur, Monseigneur.

— De Duchâtel, alors ?

— Justement, et je dois avouer à Votre Altesse que je ne crois pas qu’il me porte dans son cœur.

— Au prochain bal de la cour, je danserai avec sa femme et j’arrangerai cela en dansant.

Je ne sais pas s’il y eut bal à la cour, je ne sais pas si le duc de Montpensier dansa avec madame Duchâtel ; mais ce que je sais, c’est qu’un jour Pasquier vint me chercher en me disant que M. le duc de Montpensier m’attendait aux Tuileries.

Je montai en voiture avec Pasquier et me rendis chez M. le duc de Montpensier.

— Eh bien, me dit-il du plus loin qu’il m’aperçut, votre privilège est accordé ; il ne me reste qu’à vous demander le nom du titulaire.

M. Hostein, lui répondis-je.

Le duc de Montpensier prit le nom de M. Hostein sur ses tablettes ; puis il me demanda où le théâtre serait bâti, par quelle pièce on commencerait, quelle impulsion je comptais lui donner. Je lui répondis que l’emplacement était déjà choisi et que c’était l’ancien hôtel Foulon ; que la pièce par laquelle j’ouvrirais serait probablement la Reine Margot ; que, quant à la direction que je comptais lui donner, c’était d’en faire un livre immense dans lequel, chaque soir, le peuple pût lire une page de notre histoire.

Le privilège fut signé au nom de M. Hostein ; l’hôtel Foulon