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HISTOIRE DE MES BÊTES.

— J’accepte, Monseigneur, et avec reconnaissance.

Nous étions au 20 ou 25 septembre, M. le duc de Montpensier se mariait le 11 ou le 12 octobre. Il n’y avait donc pas un instant à perdre, si je voulais être à Madrid deux ou trois jours avant le mariage.

Je commençai par réaliser les fonds nécessaires à ce voyage. J’avais pour une cinquantaine de mille francs de coupons du chemin de fer de Lyon. Ils ne perdaient guère qu’un cinquième à cette époque. La situation était favorable pour vendre. Je me hâtai de faire quarante mille francs argent avec mes cinquante mille francs de coupons.

Quant aux dix mille francs du gouvernement, comme ils étaient pour l’Algérie, je ne voulus les toucher qu’en Algérie, et fis envoyer mon crédit à M. le maréchal Bugeaud. Ces deux précautions prises, le Plus fort était fait ; il ne s’agissait plus que de mes compagnons de voyage.

J’écrivis à mon fils et à Louis Boulanger :

« Je pars demain soir pour l’Espagne et pour l’Algérie, veux-tu venir avec moi ?

» Si oui, tu n’auras à te préoccuper que d’une malle. Seulement, choisis la plus petite.

» À toi,
» ALEX. DUMAS. »

J’écrivis la même lettre circulaire à Maquet, en substituant seulement le vous au tu.

Tous trois me répondirent qu’ils acceptaient.

Restait à trouver le domestique modèle qui devait à lui seul