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HISTOIRE DE MES BÊTES.

blique, vous êtes, permettez-moi de vous le dire, bien mal instruit.

— Maintenant, quand désirez-vous partir ?

— Quand vous voudrez. J’ai deux ou trois romans à finir, mais c’est l’affaire de quinze jours ; j’ai quelques coupons de chemins de fer à vendre, mais c’est l’affaire d’une heure.

— Alors, dans quinze jours, vous serez prêt ?

— Parfaitement.

— Et votre Théâtre-Historique ?

— On l’achèvera pendant mon absence.

Je saluai M. le ministre de l’instruction publique, et nous nous séparâmes.

Le lendemain, j’avais l’honneur de dîner à Vincennes avec M. le duc de Montpensier. Je lui racontai la singulière idée qu’avait eue M. le ministre de l’instruction publique de me faire faire un voyage en Afrique pour populariser l’Algérie.

— Eh bien, me dit-il, c’est une excellente idée qu’il a eue là, surtout si vous passez par l’Espagne.

— Et dans quel but passerais-je par l’Espagne, Monseigneur ?

— Dans le but de venir à ma noce ; vous savez que je me marie le 11 ou le 12 octobre ?

— Je remercie beaucoup Monseigneur, et c’est un grand honneur qu’il me fait ; mais que dira le roi ? Votre Altesse sait qu’il ne partage pas précisément l’amitié qu’elle me porte.

— Le roi ne le saura qu’après ; et puis, du moment qu’il vous trouve bon pour aller en Algérie, il doit vous trouver bon pour aller à Madrid. En somme, que cela ne vous inquiète pas, c’est moi qui me marie, et je vous invite.